lundi 6 juillet 2015

Aux sources du Blues et du Jazz, le Festival Cooksound, les 9, 10 et 11 juillet à Forcalquier

Pour tout amateur de jazz, berceau de tous les métissages, carrefour des cultures entre racines africaines et traditions de la vieille Europe, la ville de New Orleans  est le lieu mythique des origines, celui  d'un âge d'or de cette musique en son enfance, avant qu'elle n'en vienne sous de nouvelles formes à conquérir le monde entier.


Elle a su rester depuis bien vivante,  comme le montrent les trente-six épisodes de la série Tremé, plus que jamais  bruissante de musiques et d'énergies aux lendemains de la catastrophe de l'ouragan Katrina qui la dévasta. Pour qui n'aurait pas déjà eu le privilège d'y effectuer un retour aux sources, le Festival Cooksound  offrira du 9 au 11 juillet une occasion unique de s'immerger dans l'ambiance chaleureuse et colorée des rues et quartiers de l'ex-capitale de la Louisiane.

Il régnera en effet les 9, 10, et 11 juillet du prochain week-end  dans les rues de Forcalquier ainsi que dans le superbe cadre du Cloître du Couvent des Cordeliers une ambiance de Bourbon Street et de Vieux Carré Français, agrémentés des effluves épicés, des goûts et des couleurs des cuisines traditionnelles créole et cajun. Car cet événement, le quatrième du nom, organisé par le collectif marseillais "la Plage sonore" administré par Laurent Kouby a l'originalité de s'adresser autant au sens de l'audition qu'à celui du goût, en proposant avant et après concerts la dégustation de spécialités locales (sandwich Po'Boy, soupe Gombo de crevettes, riz aux haricots rouges etc...)


 

En plus d'animations de rues, de projections de films et de concerts gratuits dont on trouvera le déroulé détaillé sur le site cooksound.com, les temps forts de ce festival particulièrement original dans sa conception et sa programmation seront marqués par  la venue devant le public du Couvent des Cordeliers de deux figures emblématiques de la nouvelle scène néo-orléanaise, le violoniste et accordéoniste Cedric Watson dans son répertoire de musique cajun et créole mâtiné de soul, de blues et de zydeco (ou encore en français de louisiane "zarico") ,  ainsi que  Kirk Joseph et son  Backyard Groove,  un des fondateurs  du fameux "Dirty Dozen Brass Band", au style funky à la James Brown, tous cuivres dehors, avec son Soubassophone, (alias Sousaphone , du nom du compositeur et chef de fanfare John Philip Sousa), ce merveilleux instrument au son si profond, incontournable pivot rythmique et harmonique, ici réactualisé dans la grande tradition des Brass Bands et des fanfares de rue.



Pour sa soirée de clôture, le  Cooksound Festival de Forcalquier, centré cette année sur une thématique Néo-Orléanaise, se devait bien évidemment de donner carte blanche au Forcalquiéren d'adoption  Raphaël Imbert et à son projet "Music is My Home", découvert en hiver dernier à l'occasion  d'un mémorable concert au Théâtre de la  Durance. Raphaël expliquera sûrement sa démarche comme il le fait toujours , aboutissement de plusieurs voyages en immersion dans le "Deep South" des Etats-Unis, aux sources du blues et du jazz, de la Louisiane à la Caroline du Nord, et à la rencontre de tous ceux qui en perpétuent là-bas encore aujourd'hui la légende vivante.

La formation rassemblée à cette occasion  met en valeur  deux personnalités exceptionnelles, celles de Big Ron Hunter et d'Alabama Slim, figurant tous les deux au catalogue de la Music Maker Relief Foundation et ce  tant par les improvisations et  contrechants de Raphaël Imbert aux divers saxophones, ténor, alto, soprano (qu'à l'instar d'un Roland Kirk il lui arrive d'utiliser en même temps) qu'avec le soutien d'une rythmique puissante et "groovy" au sein de laquelle on retrouvera avec plaisir l'excellente Anne Paceo à la batterie.

Pour qui n'aurait jamais eu l'occasion d'entendre de la musique de blues dans toute son authenticité, l'expérience est sans égal. Quand, sur un tempo "low down", la voix profonde du blues se fait entendre et que les guitares se mettent à "parler", il se passe  tout à coup quelque chose. Revient alors intacte en la mémoire l'émotion autrefois ressentie à l'écoute de Muddy Waters et de B.B. King.






Raphaël Imbert à la rencontre de Big Ron Hunter



Big Ron Hunter, Make that Guitar Talk



Alabama Slim, Blue and Lonesome. Live in Germany at the Leverkusen Jazz Stage

Pour plus informations détaillées sur les autres artistes présents, Isaya, Honky Tonk Syndicate, Slurp Brass Band,  Ed Noda, Bayou Gombo, ainsi que sur les films documentaires projetés et les dernières nouvelles du Festival voir:


et aussi:




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