samedi 22 décembre 2012

Trois pièces d'argent pour Noël...

Après Señor Blues, Horace Silver avec Junior Cook et Blue Mitchell à nouveau, dans "Cool Eyes", une des "Six pieces of Silver", dans le disque du même nom (Blue Note 1539).


Rare, très très rare, le Horace Silver Quintet de "Song For my Father" à Antibes, avec Joe Henderson, et Carmell Jones. Le batteur est l'excellent Roger Humphries, et pour comme Chuck Thomson, batteur de Hampton Hawes, ce doit être sa seule et unique apparition à l'image. Le thème s'appelle "The natives are restless tonight."



Un peu plus tard, autre formation de légende avec Bennie Maupin et Bill Hardman, dans "Song for my Father" justement. Observez bien le batteur, c'est Billy Cobham. Il s'agit d'une émission de la télévision danoise tournée en 1968 et c'est cette année-là que j'avais vu pu entendre les mêmes à la Salle Pleyel, dans le cadre du Paris Jazz Festival. Il faudra que je retrouve une photo prise à ce concert. Je me souviens que la grosse caisse de Roy Haynes, entendu ce soir là avec Gary Burton, était toute petite en comparaison de celle de Billy Cobham.



jeudi 20 décembre 2012

Nuit Dave Brubeck à nouveau disponible sur France Musique


Sur le site d'OpenJazz, le père Noël Alex Dutilh vient de nous offrir sur un tapis volant la rediffusion de sa nuit Dave Brubeck diffusée du 14 au 15 décembre 2009 (déjà!). Entre bien d'autres détails passionnants recueillis à son domicile, on entendra ce dernier  évoquer  en particulier et non sans une certaine émotion, sa relation toute particulière avec le compositeur Aixois, né à Marseille, Darius Milhaud. Voir sur ce blog "Jean-Claude Casadesus, Lacan et le Jazz"


La nuit Dave Brubeck est  à nouveau disponible et  podcastable ici -même,  sur le site de France Musique. Un petit détail pratique pour les utilisateurs d'un Mac sous OS X, en version 10.8.2 (Mountain Lion), le lien direct sur Itunes ne fonctionnant pas sur la page, et la dernière version de Safari ne disposant plus de lecteur de Flux RSS intégré, il faut aller en télécharger un. J'ai utilisé pour ma part Vienna Beta en OpenSource, et ça marche très bien.

On peut aussi aller chercher le Podcast sur l'Itunestore, mais ce n'est pas très évident à trouver pour le moment.

mardi 18 décembre 2012

Internet, Babel, Cake au citron, Poulenc sur Youtube et autres considérations légèrement métaphysiques...

Ce nouveau billet du  Coeurquijazze, est comme les autres susceptible de comporter quelques coquilles, que je serais reconnaissant à mes lecteurs de bien vouloir me  signaler, d'abord parce que cela m'indiquerait qu'il en existe au moins quelques uns, et ensuite parce que l'un d'entre eux, et non des moindres, ami de longue date et excellent pianiste de Jazz du Nord de la France, comme moi grand passionné de jazz en général (on écoutait et découvrait  les mêmes disques) et de Thelonious Monk en particulier, l'a fait hier pour la première fois et je l'en remercie.



En cette belle journée ensoleillée d'un hiver de Haute Provence, et  dans le souci de clarifier mon propos, ainsi que celui de ne pas agacer quelque lecteur philosophe, rompu à cette question, je tiens à préciser que la référence un peu pédante je l'admets, sur mon avant-dernier post, à la Caractéristique universelle de Leibniz, quand bien même, j'en suis à peu près sûr, elle devait être de nature dans l'esprit du grand penseur, à contribuer à l'édification d'une encyclopédie de tous les savoirs possibles, (de omnibus etc...), la dite Caractéristique n'a pas grand chose à voir avec le fait de ne pas toujours trouver ce qu'on cherche sur Internet, a fortiori quand ce que l'on cherche n'existe pas !


Pour satisfaire à son ambition encyclopédique, Wikipédia s'enrichit continûment de l'apport de ses contributeurs anonymes, mais n'est pas à l'abri d'erreurs factuelles, ou de préjugés, avec l'inconvénient de leur propagation rapide sur le réseau. Mais les unes sont toujours susceptibles d'être corrigées  et les autres critiqués, et sont donc sans commune mesure avec l'immense service rendu, au moins dans le premier temps d'un débroussaillage pour  tout ce qui a trait à un sujet ou une question quelconque.

Google est  l'index fourre-tout géant de tout ce qui pêle-mêle se trouve sur internet, son intérêt, qui peut être en même temps sa limite, quand il y échoue, est celui de l'établissement d'une ligne de démarcation suffisante dans l'inventaire,  entre ce qui va du plus intéressant au plus inepte, ce dernier y tenant une large part.

Je mesure plus je l'utilise la puissance de ses algorithmes de recherche, elle transforme complètement, j'en suis certain, notre rapport à la connaissance, qu'elle soit de nature pratique (comment faire un cake au citronajouter de la mémoire à son ordinateur), théorique (qu'est-ce la preuve de la conjecture de Poincaré, (rassurez vous moi non plus je n'ai pas tout compris) , la théorie des incorporels dans l'ancien stoïcisme), artistique (la grille d'accords de Lyresto, dans le disque que John Coltrane enregistra avec Kenny Burrell, écouter ce même Lyresto, dont les dernières mesures me donnent littéralement l'impression que Coltrane va s'envoler et c'est précisément ce qu'il fait,


une reproduction de "Jour de lenteur", le tableau d'Yves Tanguy, le premier chapitre de l"Aleph" de Jorge Luis Borges etc...).



Youtube, pour sa part n'est rien d'autre que la mémoire nécessairement pleine de trous, mais en expansion continue, des images, des bruits et des sons du monde, mais  c'est déjà énorme à l'échelle de la dimension  prise aujourd'hui par l'internet, surtout quand d'un seul clic vous pouvez voir et entendre le premier mouvement du concerto pour deux pianos de Francis Poulenc par l'orchestre national de la RTF, dirigé par Georges Prêtre, avec Jacques Février et le compositeur en personne,



ainsi que, et par ce que ce blog est surtout là pour parler de jazz, un incroyable solo de Roy Haynes au meilleur de sa technique, je n'ose jamais dire mon batteur favori, car il y a  aussi Elvin, Tony et tous les autres, introduit par son principal disciple, Jack de Johnnette,



et plus rare encore, pour finir (?) ce Senor Blues de Horace Silver, magistral et majestueux, accompagné de Louis Hayes, Junior Cook et Blue Mitchell.


Quant à la Bibliothèque de Babel, je vous renvoie à la nouvelle de Borges, géniale, avec son vertigineux début:

L’Univers est une bibliothèque. Un arrangement infini de salles hexagonales reliées par des couloirs et habitées par des hommes, dans lesquelles sont rangés un nombre incalculable de livres (fini, infini ? nul ne le sait)...

L'Internet ne serait en somme que l'expression limitée de la Bibliothèque infinie dont il fait partie.  En ce qui concerne l'univers, le réel, les choses, le monde, ou tout ce qu'on veut, ils seront toujours de toutes les façons au delà, bien au-delà de toutes les représentations qu'on peut en construire et stocker dans la mémoire de tous les ordinateurs de la planète, fussent-ils jour et nuit indexés par les robots fouineurs de Google, comme tout ce que je suis en train d'écrire en ce moment précis.

De ce vaste monde des oeuvres et des choses, le solo de Clifford Brown dans "Joy Spring",



cette spectaculaire  "time line" vue sur le site de la NASA:



et pour redescendre sur notre belle planète, ces trois  endroits de Haute Provence superbement photographiés par mon ami Maurice, le lac de Sainte-Croix en hiver, une bergerie de Saumane, une Montgolfière passant au dessus du village d'Ongles,




l'Internet nous donne à voir le reflet coloré, mouvant, et transitoire. Les bouddhistes (et en un sens, Spinoza aussi) disent que tout cela est produit par l'Esprit (ou la Substance), d'autres préféreront dire la Nature, et que seul celle-ci peut-être considérée  comme infinie.

Mais je repense  aussi à ce grand maître du bouddhisme tibétain rencontré un jour près d'Aix en Provence. Comme son traducteur lui parlait du Mac portable dont je ne me séparais jamais, et de tout ce qu'on pouvait faire avec, il avait alors dit: "mais cela aussi est émanation de l'Esprit !"


dimanche 16 décembre 2012

To Ted with love, en hommage à Ted Joans, tout simplement...

Si vous aimez le jazz, vraiment, écoutez et regardez çà, écoutez Ted Joans :