mardi 10 mai 2016

En attendant la deuxième édition du Festival de Jazz de Saint Etienne les Orgues...

Saint Etienne les Orgues petite commune de Haute Provence sise au pied de la montagne de Lure, où l'auteur de ce blog a le bonheur de résider pourrait-elle bientôt devenir un de ces lieux en France, accueillants pour les musiques et  les musiciens de jazz  ?


Il en existe encore  de très nombreux,  de Marciac à  Coutances, pour les plus prestigieux,  et de plus confidentiels mais non moins courus quand vient l'été, je pense en particulier à celui de Saint-Cannat (Jazz à Beaupré), à deux pas  d'Aix en Provence où l'on attend cette année encore Kenny Barron, en cet endroit au milieu des vignes, qu'il semble affectionner. J'y étais allé l'écouter  le lendemain  de la venue du trio de  Hank Jones accompagné de ce merveilleux batteur qu'est Willie Jones III  pour un de ses derniers concerts avant sa disparition, lors de la onzième édition en juillet 2009.

Contrairement à ce que des esprits mal informés pourraient croire, la scène du jazz en France reste  malgré des difficultés conjoncturelles (baisse des subventions, problème des intermittents du spectacle) d’une exceptionnelle vitalité. Jamais il ne s’est trouvé autant de nouveaux talents, de disques, de concerts, de magazines, de ressources sur le web, et le public sans doute lassé de l’insipide  musique de grande consommation est au rendez-vous, que ce soit pour applaudir d’illustres vétérans aussi bien qu’une nouvelle génération débordante  d’énergie et de talent par qui la relève est assurée.



Le Festival de Jazz de Saint-Etienne les Orgues, à l'initiative de  la Mairie et avec le concours de Max Bontoux, lui même organisateur du festival de Ville sur Auzon, a connu sa première édition en juillet dernier. Raphaël Imbert en fut intronisé le parrain, ce qui, connaissant sa réputation, son dynamisme et son entregent , laisse augurer de grandes choses.  

On y annonce pour  juillet le trio de Rhoda Scott, grande dame du Hammond B3. J'avais particulièrement aimé  son « Lady Quartet », avec Lisa Cat-Berro, sax alto, Sophie Alour, sax ténor, et Julie Saury à la batterie. [MaJ] C'est officiel, c'est bien avec ce même quartet que nous aurons l'immense joie de l'applaudir cet été sur la scène du Théâtre de verdure, idéalement aménagé par la commune à cet effet !



[Maj] deux vidéos de présentation des deux festivals jumeaux de Ville sur Ozon et de Saint Etienne les Orgues viennent d'être mises en ligne:




P.S. Sur le Coeur qui Jazze, on se plait déjà à imaginer, sait-on jamais, ce que d'aventure pourrait être le programme  de prochaines éditions. 

Tiens et pourquoi pas Camille Bertault la star montante du vocalese  à la française, pour laquelle ce blog n'a guère caché son enthousiasme ? Ou Laurent Courthaliac , invité à Coutances pour l'édition 2016 de Jazz sous les Pommiers ? 

Et puis, ce serait vraiment magnifique, rien moins que Le Roi René, autement dit René Urtreger , un de nos plus grands jazzman, auquel Agnès Desarthe vient de consacrer une biographie inédite ? 

Et  pourquoi pas non plus, allez, au hasard ou presque,  Olivier Hutman, Laurent de Wilde, Sophie AlourAnne Paceo, Sébastien Texier , digne fils de son père Henri ? Céline Bonacina ? Samy Thiebault ?  Géraldine Laurent ? autant d'étoiles montantes ou déjà brillantes au firmament du jazz qu'on dit hexagonal.

Réentendrons-nous aussi un jour prochain sur cette même scène du Théâtre de verdure le trio que mon ami Henri Florens, Raphaël Imbert et Marion Rampal avaient formé en décembre dernier à l'occasion d'un concert inoubliable au Café Provisoire de la MJC de Manosque ?




Et puis, voyons plus loin, soyons fous, rêvons à voix haute, appelons de nos voeux l'impensable, conjurons l'impossible et tutoyons l'utopie !.. Il reste si peu de grandes légendes encore vivantes du jazz. L'une d'entre elles parcourt toujours  le monde, animant, de l'Italie au Japon,  pour des étudiants de toutes nationalités,  des workshops (ateliers) particulièrement recherchés. 

Il continue inlassablement à transmettre la flamme, enseignant ce qu'il appelle  « The Spirit of Bebop ». Il accompagna les plus grands, le gotha du jazz moderne. Ses disques sont recherchés par les  plus pointus des amateurs et collectionneurs. 

Il n'est quasiment jamais venu en France, les grands festivals l'ignorent, je me demande bien pourquoi (*). Il vient de fêter en décembe dernier ses  quatre vingt sept ans. Il est ce qu'on appelle au Japon un trésor national vivant, éminemment respecté comme dépositaire d'une tradition précieuse, à préserver à tout prix. Son nom est Barry  Harris.




Alors, Barry Harris, invité d'honneur un jour futur au Festival de Jazz de Saint Etienne les Orgues ?  Le premier disque de Camille Bertault, dont on trouvera sur ce blog la  chronique détaillée s'intitule « En Vie ». 

« Envie » , « En vie »...

Ce titre lui a été inspiré dit-elle par une citation de Jacques Brel. Rien ne saurait mieux convenir à ce billet en guise de point final ou plutôt non, de point de suspension, marquant comme une attente, celle des choses à venir (1) .

« Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir, 
et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns. »



(*) Barry Harris est au moins venu une fois en France. C'était à Rennes en 2009. Il en reste un album "Live in Rennes", enregistré sur place.


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(**)  « Things to come » est le nom d'une composition de Dizzy Gillespie qui en révolutionnant  la musique de son temps, ouvrit en grand  au jazz les portes d'un nouveau monde.


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