samedi 14 octobre 2017

Géraldine Laurent en concert à Saint-Quentin

Le Coeur qui Jazz cède sa  plume, ou plus exactement son clavier à son ami de toujours, Denis Lefèvre (nos premiers émois jazzistiques, Charlie Parker, Coltrane, Rollins, Monk, Hank Mobley, les Jazz Messengers, Miles Davis etc... remontent à la classe de seconde au Lycée Henri Martin à Saint Quentin en 1965)  pour ce compte-rendu du concert de Géraldine Laurent, organisé par l'Association JazzAisneCo qu'il préside et qui eut lieu à Saint Quentin le 23 septembre 2017.



Un vrai grand moment de musique excellente, soignée, posée, volubile parfois, en un mot comme en cent, cohérente. Du jazz car c'en était, n'en déplaise à ceux qui ne voient dans le modernisme ambiant que matière à enfermer le jazz dans un trop étroit cercueil. 

Excellente car Géraldine fut, comme ses trois comparses, dans l'excellence. Pas d'emphase, foin des inutilités, pas d'ostentation. Un discours, le même qu'avant, mais plus abouti, plus complet, parfois aussi plus osé. 



Soignée car Géraldine l'est toujours avec ce qu'elle propose à entendre, avec ce souci du détail que je retrouve souvent lorsque j'assiste à des concerts de quatuors à cordes.

Posée car le recours au silence n'est pas rare. Il vient s'imposer à pas feutrés entre deux expositions au milieu d'une suite, car le groupe avait choisi d'interpréter les morceaux de l'album "At Work" sous la forme de plusieurs suites. 



En réponse à ces moments silencieux répondait le silence total du public, comme si les auditeurs particulièrement attentifs rejoignaient les musiciens dans une simple et respectueuse communion.

Volubile aussi, mais comment pourrait-il en être autrement avec ce phénomène de l'alto et avec Paul LAY au piano, tantôt vif et disert, voire emporté, tantôt mesuré et presque méditatif.




Cohérente enfin, car comment ne pas souligner ce qui a particulièrement plu au public, à savoir cette cohérence dans l'interprétation d'un quartet dans lequel personne ne marche sur les pieds du voisin ou tire une hypothétique couverture à soi. 

Un mot tout de même sur les deux autres musiciens. Yoni ZELNIK nous a séduits par sa volonté affichée de mettre d’abord et avant tout la rondeur de la note, la pureté du son à l’honneur plutôt que d’utiliser la vélocité d’exécution à dessein d’ébahir les foules.




Quelle sonorité pleine et entourée parfois, là encore, de silences de bon aloi !!
On retrouve cette finesse, cette simplicité aussi dans le jeu du batteur Donald KONTOMANOU,  Aucun effet de scène, tout est dans la délicatesse, la subtilité, l’écoute des partenaires, un peu à la manière du regretté Jacques MAHIEUX, et le tout avec une réelle jovialité, un sourire à la FERNANDEL.




En résumé, si le quartet de Géraldine Laurent a pris ce titre « At Work », autrement dit, « en construction », « au travail », le rendu d’hier soir fut d’une excellente facture, très abouti, pas très loin de cette perfection qui n’existe pas, mais que recherchent parfois les musiciens et que ne fut pas loin d’atteindre le quartet de Géraldine LAURENT.

Denis Lefèvre, fondateur et président de l'Association JazzAisneCo



Le 26 Novembre prochain, JazzAisneCo organise un événement tout à fait exceptionnel, la venue du formidable saxophoniste Eric Alexander en quartet avec le batteur autrichien Bernd Reiter et au piano une légende vivante du jazz, le grand Harold Mabern.


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